Interview réalisée par France Chimie dans le cadre de la démarche Responsible Care Diagnostic confirmé. 

Rencontre avec Emilie Diorflar, responsable QSE/RSE chez Elixance. Elixance est une entreprise spécialisée dans la coloration, la fonctionnalisation des thermoplastiques et la formulation de matériaux écoresponsables. La démarche Responsible Care « Diagnostic confirmé » lui permet aujourd’hui de se positionner comme un acteur mature et crédible vis-à-vis de ses clients, notamment sur les sujets de développement durable.

Quelle place occupe la RSE dans vos activités ?

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Notre métier consiste à apporter une couleur ou une fonction intégrée à des produits plastiques, en fonction des besoins des clients. Ceux-ci sont très variés. Nous travaillons aussi bien pour l’industrie agroalimentaire, pour la composition des barquettes et emballages de toutes sortes, que pour le BTP, le secteur de la cosmétique, l’automobile, les articles de sport et loisirs… De plus, nous concevons des matériaux à base de polymères recyclés, biodégradables ou biosourcés en incorporant des coproduits post-consommateurs ou post-industriels (filets de pêche, sarments de vignes, marc de café…). Nos matières écoresponsables visent à réduire l’impact environnemental des produits. En écho à des attentes toujours plus fortes, le développement durable prend une place croissante au sein de notre offre.

Par le passé, nous n’avions aucune approche structurée en matière de RSE, même si nos dirigeants ont toujours eu à cœur de s’investir sur ces sujets. Le fait de s’engager sur le référentiel Responsible Care s’inscrit dans la suite logique de notre évolution. C’était l’occasion pour nous de formaliser notre engagement, notamment vis-à-vis des clients qui sont de plus en plus en demande de garanties sur ce plan. Le fait de pouvoir témoigner de nos actions par l’intermédiaire de labels ou de validations officielles est de plus en plus important.

Comment se sont déroulées les collaborations dans le cadre de cette initiative ?

Nous sommes une organisation d’une quarantaine de salariés, les fonctions support pouvant avoir de multiples missions. 4 fonctions ont été mobilisées pour réaliser l’auto-diagnostic du Responsible Care : la direction, le responsable de production, le responsable RH, et moi-même sur les questions de santé et sécurité. 

Avec l’accompagnement de la consultante dont nous avons bénéficié, nous avons réalisé des entretiens avec les personnes concernées sur une journée entière. J’ai par la suite consacré une autre journée à la finalisation des réponses, en allant chercher des éléments de preuve pour compléter le questionnaire

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En quoi la consultante a-t-elle été un interlocuteur clé dans cette démarche ?

Elle nous a d’abord aidé à apporter des réponses au questionnaire de la manière la plus objective, en prenant de la hauteur par rapport à nos activités. Son apport a également été précieux pour l’interprétation de certaines questions et pour faire le lien entre certains éléments que nous avions déjà mis en place et des items du questionnaire. Le fait d’être aussi précis et complet que possible dans ce travail atteste de la validité de notre démarche. En étant sur place, la consultante a su également s’adapter facilement à notre fonctionnement et notre organisation, ce qui est particulièrement intéressant pour une PME.

Comment se traduit la valorisation apportée par ce travail d’ensemble ?

Elle se situe à plusieurs niveaux. Par le biais de la session collective avec d’autres entreprises, nous avons profité d’un partage d’expérience et d’enseignements des démarches de chacun. Nous avons désormais une vision globale de notre politique RSE et savons nous situer par rapport aux différents items du référentiel.

Grâce à un diagramme « araignée », le référentiel permet de constater visuellement et concrètement comment l’entreprise se positionne. Nous avons ainsi pu montrer facilement en interne que nous étions déjà engagés concrètement sur le sujet de la RSE.

Enfin, l’enjeu est aussi de mettre en place une feuille de route et de prioriser les actions et les aspects sur lesquels nous souhaitons nous améliorer. Désormais, chaque année, nous déterminons des objectifs RSE à atteindre à court ou moyen terme. L’an passé, nous avions un gros travail à mener en interne au sujet de l’évaluation du risque chimique. Celui-ci est aujourd’hui terminé.

L’année 2024 est quant à elle principalement consacrée à la réalisation de notre bilan carbone. À noter aussi que le fait de disposer de l’attestation Responsible Care nous permet dorénavant de répondre aux exigences RSE de nos clients.

Que diriez-vous aux entreprises intéressées mais qui hésitent à se lancer ?

Souvent, il existe dans les organisations de bonnes intentions RSE, des actions en faveur du développement durable, mais qui se limitent à des opérations isolées. Adopter cette initiative de France Chimie, c’est se lancer dans une action collective pour s’engager formellement, avec un calendrier fixé, afin de mettre sur pied un plan d’action permettant de progresser notablement sur ces sujets qui gagnent en importance.


Ce sujet de la RSE peut parfois paraître un peu étranger, lointain, et difficile à appréhender. Cette approche permet de se confronter à de nombreux homologues au sein d’entreprises différentes, de se nourrir des bonnes pratiques de chacun, d’apprendre sur les difficultés rencontrées, et de se sentir ainsi moins seul par rapport aux obstacles éventuels.

L’initiative Responsible Care propose aux entreprises de la chimie un ensemble d’actions visant à améliorer leur contribution au développement durable, à la transition écologique, et à la qualité de vie. Grâce aux actions déployées, les industriels du secteur obtiennent des résultats toujours meilleurs dans la diminution des accidents, de la consommation de matières premières, en termes de recyclage des déchets, et de développement de solutions d’avenir à la fois écoresponsables et socio-responsables.

 

Dans le prolongement de cette démarche, France Chimie propose le dispositif « Diagnostic confirmé » qui consiste en un accompagnement personnalisé par le biais d’une prestation de consulting qui peut être financé par l’OPCO pour les PME. Ce consultant mobilisé aide l’entreprise à réaliser son autodiagnostic Responsible Care et à mettre sur pied un plan d’actions RSE réaliste et pertinent.